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© Donald Mason

Le pain de vie

Le pain de vie : la question

Notre semaine de rencontres sous le signe de la quatrième demande arrive tout naturellement à son stade décisif alors que nous abordons le thème du sixième jour de l’Assemblée : le pain de vie. Jusqu’à présent, à la suite de Luther, nous avons considéré le « pain » mentionné dans la quatrième demande comme une figure de style se rapportant à « tout ce qui est nécessaire à l’entretien du corps et de la vie » (La foi des Églises luthériennes, Éd. du Cerf/Labor et Fides, Textes édités par André Birmelé et Marc Lienhard, Le Petit Catéchisme de Luther, p. 309. Pour le texte anglais original : LC, 73, Kolb-Wengert, p. 450) – et jusqu’à « des saisons favorables, la paix, la santé, l’ordre, l’honneur » (Ibid. Pour le texte anglais original : SC, 14, Kolb-Wengert, p. 357) et d’autres choses encore.

Mais qu’est-ce donc que le pain de vie ? Est-ce que tout ce qui est en rapport avec la vie humaine n’est pas déjà couvert par le « pain » mentionné dans la quatrième demande ? L’expression pain de vie joue un rôle important dans l’Évangile selon Jean. Au chapitre 6 de cet Évangile, Jésus est déçu de constater que les gens qu’il a nourris la veille veulent le faire roi parce que, comme il le leur dit : « Vous avez mangé des pains à satiété ». Jésus voudrait qu’ils viennent à lui pour « la nourriture qui demeure en vie éternelle » (Jn 6, 26-27) – ce qui, manifestement, n’est pas le cas des « pains » qu’il leur a donnés la veille.

Les personnes qui mangent régulièrement à satiété et qui ne sont jamais à court des bonnes choses de la vie confessent parfois qu’elles ressentent un « vide ». Elles disent qu’elles ont « faim » de quelque chose de plus, « soif » de quelque chose qu’elles ne comprennent pas complètement, qu’elles « aspirent » à... – elles ne savent pas quoi. Serait-ce peut-être un besoin que le pain de vie est destiné à satisfaire ? Dans ce cas, qu’est véritablement ce pain de vie ? Dans Jean 6, c’est précisément la question à laquelle les gens sont confrontés : à quoi les gens aspirent-ils qui ne leur est pas donné par les « pains » ? À mesure que, dans cet Évangile, Jésus parle aux gens, ceux-ci arrivent progressivement à mieux comprendre ce qui est en jeu.

En voici déjà un premier exemple : dans le quatrième Évangile, plusieurs mots clés ont un double sens. Par exemple, il existe un mot grec qui peut signifier à la fois « d’en haut » et « à nouveau ». C’est sur ce double sens que bute Nicodème (3,3). Jésus dit à Nicodème qu’il faut renaître dans le Saint Esprit (d’en haut), mais Nicodème comprend qu’il doit renaître (naître à nouveau). C’est précisément ce genre d’ambiguïté qu’exploite si bien l’auteur du quatrième Évangile pour approfondir la différence entre la naissance et la renaissance, entre l’eau et l’eau vive, entre le pain et le pain de vie.

Le malentendu créé par les mots à double sens donne à Jésus l’occasion d’expliciter plus encore ce qu’il veut dire, et de le faire de plusieurs manières différentes. Dans ce récit, les gens commencent à comprendre, mais ils ne parviennent jamais à distinguer vraiment le point essentiel du mystère. Ils n’arrivent à saisir ce dont il s’agit que dans la mesure où Jésus le leur révèle – et quand il le fait. C’est alors, enfin, qu’ils atteignent le point où ils peuvent confesser leur foi (ou s’en aller, selon les cas). Pour bien saisir l’ambiguïté de cette question, nous allons étudier deux passages (les chapitres 4 et 6) du quatrième Évangile.

L’eau vive (Jean 4,1-42)

Alors qu’il se dirige vers la Galilée, Jésus s’arrête au puits de Jacob à Sychar, en Samarie (Jean 4,3-6). Ses disciples sont allés acheter à manger (4,8) lorsqu’une femme de la ville vient chercher de l’eau au puits. Jésus entame une conversation avec elle en lui demandant à boire. La femme manifeste son étonnement : qu’un Juif demande l’assistance d’une Samaritaine est tout à fait extraordinaire. Jésus éveille la curiosité de cette femme en faisant une allusion curieuse : « Si tu connaissais... » (4,10). L’étranger avec qui elle discute prétend pouvoir lui donner à elle de l’eau à boire – et pas simplement de l’eau ordinaire : il peut lui donner de l’eau vive. Normalement, de « l’eau vive » signifie de l’eau qui bouge, de l’eau courante – comme celle d’une source ou d’une fontaine ; et comme le puits de Jacob est la seule source d’eau fiable de cette région, la Samaritaine croit que ce que Jésus lui dit est une sorte de plaisanterie. Pour qui se prend-il ? Creusé par Jacob, ce puits profond de 30 mètres assure à lui seul, depuis des siècles, l’approvisionnement en eau de la ville. Et que va-t-il faire, lui ? Faire jaillir une source dans ce désert semi-aride ? Ce bonhomme n’a même pas un seau pour tirer l’eau qui est déjà là ! Ridicule !

Sa réaction à la prétention de Jésus montre qu’elle a l’esprit vif ; intelligente, elle ne se laisse pas abuser ; c’est le genre de personne avec qui on peut avoir une discussion animée et sérieuse.

Jésus semble avoir lu dans ses pensées : il continue à jouer avec les mots. Il dit quelque chose comme ceci : « Oui, c’est précisément mon intention : faire jaillir une source (comme un geyser) dans la personne qui boit l’eau vive, de sorte que non seulement elle-même n’aura plus jamais soif, mais qu’en plus elle deviendra une source pour désaltérer les autres. » La Samaritaine sent bien que Jésus peut lui donner quelque chose qu’elle désire profondément, elle semble croire que Jésus est vraiment capable de faire ce qu’il a dit, mais elle ne sait pas très bien à quoi tout cela va la mener. Elle veut de cette eau, et elle la demande, même si elle ne sait pas encore ce que tout cela signifie. L’idée de ne plus jamais devoir faire des kilomètres pour aller chercher de l’eau l’intéresse vivement. La discussion a déjà beaucoup progressé. Jésus décide d’élargir le cercle des gens à qui il s’adresse : « Va, appelle ton mari » (4,16).

Là, manifestement, Jésus a touché un point sensible. Il apparaît que Jésus connaît tout de sa vie. Sans doute se sent-elle vulnérable. Dans la vie, il y a toujours des choses dont on ne veut pas parler avec quiconque, et surtout pas avec un étranger. Elle essaie de détourner la conversation : parlons de l’endroit où il convient d’adorer (4,19-20). Quoique Juif, Jésus ne jette pas le discrédit sur la tradition samaritaine ; en fait, il souligne que les deux traditions sont inadéquates. Cette réponse semble satisfaire la femme et la confirmer dans son idée. Bien sûr, affirme-t-elle, certaines des questions qu’elle pose devront attendre la venue du Messie (4,25). Tu as dit le Messie ? Jésus interrompt le cours de ses pensées : « egw eimi (ego eimi) – Je [le] suis », dit-il.

Dans cet Évangile, c’est la première fois que Jésus prononce ces mots ; mais nous les entendrons à nouveau – fréquemment. Chaque fois, ils marquent un tournant dans l’Évangile, un point où on découvre Jésus face à face. Ces mots rappellent ce que Dieu a ordonné à Moïse de dire à Pharaon : « Je suis qui je suis, ‘JE SUIS’ m’a envoyé vers vous. » Les mots « Je suis » deviennent le nom qui convient en propre à Jésus – une allusion au nom divin de Dieu ?

À ce point crucial du récit (4,26), l’arrivée des disciples met fin à la conversation. Abandonnant sa cruche sur place, la Samaritaine s’en va, pressée de raconter aux habitant(e)s de la ville ce qui lui est arrivé. « Ne serait-il pas le Christ ? » demande-t-elle pleine d’espoir. Pour elle, c’est une énorme découverte, et il lui a fallu du temps pour y parvenir. On voit progressivement s’accroître le respect qu’elle porte à Jésus : au début, elle lui dit « tu » (4,9) ; bientôt, elle l’appelle « Seigneur » (4,11 ; 15 ; 19a) ; puis, rapidement, elle le qualifie de « prophète » (4,19b). Elle commence déjà à se demander si Jésus ne pourrait pas être le Messie. À la fin du récit, elle et les autres habitant(e)s de la ville, influencé(e)s par son témoignage, sont d’accord : Jésus est le « Sauveur du monde » (4,42). Le simple témoignage de la femme a produit beaucoup de fruits. Grâce à elle, beaucoup de Samaritain(e)s ont été amené(e)s à la foi en le Sauveur du monde (4,39-42). Son histoire montre bien comment, petit à petit, la rencontre avec Jésus mène à la foi et à la mission.

Elle ne sait toujours pas ce que signifie l’expression « eau vive », mais elle a rencontré quelqu’un qui la prend au sérieux, qui l’accepte dans tout ce qu’elle est, qui l’honore en la traitant en égale et qui l’accueille sans la juger. Elle a trouvé quelqu’un à qui elle n’a rien besoin de cacher, quelqu’un qui l’accueille en sa compagnie et qui affirme sa dignité. Après tout, peut-être sait-elle quand même ce que c’est que « l’eau vive ».

Le pain de vie (Jean 6,1-71)

Jésus nourrit cinq mille personnes (6,1-15)

On constate de nombreuses similitudes entre le sixième et le quatrième chapitre de Jean. La structure générale de ces deux passages est presque identique. Au début du chapitre 6, Jésus nourrit une grande foule, mais, à la différence des autres Évangiles, le récit de ce miracle n’est pas isolé du reste. Chez Jean, il met en place le décor pour ce qui va suivre, comme c’est le cas au chapitre 4 où il est question de l’eau. Le point essentiel de ce chapitre n’est pas la multiplication des pains, mais le dialogue qui suit. À la conclusion de ce récit, les gens font une observation très pertinente : ils voient un rapport entre la nourriture donnée par Jésus et la manne que Dieu a envoyée au temps de l’Exode, et ils en concluent que Jésus doit être le second Moïse, le prophète (comme Moïse) qui est attendu à l’âge messianique (6,14). Ils sont sur la bonne voie, mais ils ont encore un bon bout de chemin à faire (cf. 6,52-59). Pour eux, le prophète de la fin des temps doit avoir des aspirations politiques, c’est pourquoi ils veulent le faire roi. Mais Jésus s’y refuse. Il s’enfuit (6,15).

Le pain de vie (6,22-59)

Le lendemain matin, la foule qui a voulu le proclamer roi rattrape Jésus de l’autre côté du lac. Lui n’est pas tellement ravi de la voir. Il sait que ces gens sont venus avec une seule idée en tête : qu’on leur donne encore de cette « nourriture périssable » (6,27). Bien entendu, Jésus leur en donne – il l’a déjà fait la veille et il le refera encore et encore ; mais il a quelque chose de plus précieux pour eux, et il serait regrettable qu’ils en soient privés. Jésus le leur explique : il a à offrir une nourriture qui « demeure en vie éternelle », une nourriture qui entretient la vie dans sa perfection la plus complète, comme c’est le dessein de Dieu depuis l’origine (6,27).

Malheureusement, cela ne semble pas les intéresser : ils l’appellent « Rabbi » (6,25) –une formule de politesse tout à fait ordinaire. Le meilleur sujet de conversation qu’ils trouvent se réduit à cette question : « Quand es-tu arrivé ici ? » (6,25). Pourtant, la situation n’est pas désespérée. Puisque Jésus a dit qu’il fallait travailler pour se nourrir (6,27), ils lui demandent ce qu’ils doivent faire pour « travailler aux œuvres de Dieu » (6,28). Ils veulent effectivement faire quelque chose, accomplir quelque chose pour Dieu. Mais lorsque Jésus leur donne une réponse à la simplicité trompeuse : « Croyez en celui qu’il a envoyé », ils veulent d’abord voir des « signes », sans se rendre compte qu’ils en sont déjà entourés, de ses « signes » à lui ! Tout le quatrième Évangile est un livre de « signes » !

Une fois encore, ils mentionnent Moïse qui, selon eux, « leur a donné à manger un pain qui vient du ciel » (6,31), citant le psaume 78,24 (cf. Ps 105,40). Jésus refuse leur interprétation de ce texte biblique, et cela pour deux raisons : premièrement, ce n’est pas Moïse mais Dieu qui a fourni la manne, et deuxièmement, c’est une erreur de croire que la manne est préférable au « pain de vie ». Désormais, la question se fait de plus en plus pressante : qu’est-ce vraiment que ce « pain de vie » ?

Enfin (6,34), ils en viennent à demander ce que Jésus leur avait offert : « Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là » (en 4,15, la Samaritaine exprimait un désir identique : « Seigneur, donne-moi cette eau »). C’est alors que Jésus se révèle aussi pleinement que possible : « egw eimi (ego eimi) - Je suis [le pain de vie] », dit-il. Le secret est enfin révélé ! Le « pain de vie » est une personne ! Une personne qui veut nourrir toute la personne, comme le pain ! Commenceraient-ils enfin à comprendre ?

Eh bien … pas tous, loin de là. Ils insistent pour discuter de questions qui les perturbent : comment Jésus peut-il dire qu’il est descendu du ciel, alors que tout le monde sait bien qu’il est né sur cette terre, où son père et sa mère sont bien connus (6,41) ? Comment peut-il donner sa chair à manger (6,52) ? En fin de compte, même certains de ses disciples ne savent plus trop que penser ; beaucoup commencent à se poser des questions : « Cette parole est rude ! disent-ils. Qui peut l’écouter ? » (6,60). Certains mêmes se détournent de lui (6,66). Mais Jésus ne répond à aucune de ces questions futiles. Il se contente de répéter ce qu’ils devraient tous désormais savoir : il est le pain de vie (p.ex. 6,48), le pain qui descend du ciel (6,41). Des affirmations de ce genre ne sont pas des choses qu’on puisse discuter : ce sont des dons qu’il faut recevoir et croire. Simon Pierre parle pour les disciples fidèles : « Tu as des paroles de vie éternelle » (6,68).

Celui qui s’appelle le « pain de vie » nous offre la relation la plus intime possible. Pour qualifier comme il se doit cette relation, il faut recourir au langage affectueux de l’hospitalité et de l’amour, recourir à des expressions et images telles que « demeurer en moi et moi en lui » (6,56), rester en, vivre dans, manger et boire, consommer de tout son être. C’est cette intimité avec Dieu qui distingue la race humaine de toutes les autres créatures vivantes. Et ainsi, nous en revenons à notre point de départ : Dieu a créé les êtres humains à l’image et à la ressemblance de Dieu, comme des êtres dont l’identité sera en Christ, qui est un avec celui qui l’a envoyé.

Cette intimité n’est nulle part mieux réalisée que dans l’eucharistie, où le pain de vie se donne lui-même d’une manière si spéciale : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle » (6,54), assure-t-il à celles et ceux qui croient en lui. Dans cet acte de manger et de boire, Jésus s’offre lui-même sous une forme tangible, en pénétrant dans l’être même de celles et ceux qui le mangent et le boivent : il devient un avec eux, tout comme eux deviennent un avec lui. C’est cette conscience qui permet aux êtres humains vivant dans des conditions apparemment insupportables de persévérer sans perdre l’espérance, la confiance, le respect de soi ou la dignité. Dans l’eucharistie, ils assument leur identité propre comme nulle part ailleurs. Ici, ils découvrent qu’ils ne sont pas – qu’ils ne sont jamais – seuls.

On a souvent fait remarquer que le quatrième Évangile ne contient pas le récit de la Sainte Cène, ni les paroles de l’institution de l’eucharistie qui en forment une partie si importante. À la place, cet Évangile nous offre un récit très émouvant : Jésus lave les pieds de ses disciples (Jn 13,1-20). Après cela, Jésus leur explique ce qu’il a fait : il leur a laissé un exemple. Ils doivent devenir les serviteurs les uns des autres comme lui, leur maître, est devenu leur serviteur. Est-ce là un commentaire sur l’importance de l’eucharistie ? Dans cette Sainte Communion, Jésus a fait du groupe de ses disciples fidèles une communauté axée sur le service mutuel. Le pain de vie donne des forces à tous ceux et celles qui le mangent, dans une vie dont le moteur est l’édification mutuelle.

La nuit où Jésus marcha sur la mer (6,16-21)

Au chapitre 6, une fois que Jésus s’est dérobé à la vue de la foule, il se produit un petit épisode qu’on peut considérer comme une synthèse de tout le chapitre, sinon même de tout l’Évangile de Jean.

Après une longue journée passée à s’occuper de la foule, les disciples sont seuls dans un bateau, au large, dans de profondes ténèbres, tandis qu’un vent violent rend la mer houleuse. Au milieu de la nuit, ils arrivent tout juste à distinguer la silhouette de Jésus qui s’approche d’eux, marchant sur la mer. Ils sont terrifiés.

C’est alors qu’ils entendent ces mots familiers : « C’est moi, n’ayez pas peur ! » Alors la peur cède le pas à la paix – ce genre de paix que le monde ne peut pas donner. Et aussitôt, ils se retrouvent sur la terre ferme.

« Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. » (Mt 28,20b)

 

 

De la région d’Amérique du Nord: Questions soumises à notre réflexion

Le pain de vie : la question

Depuis trop longtemps, la vie des Américain(e)s du Nord en général – étant admis que beaucoup n’en profitent pas – se fonde sur l’excès de choses matérielles, sur le trop de tout. Nous, Nord-Américain(e)s, avons accepté ce mensonge : la vie en abondance, ce n’est pas seulement l’abondance de choses matérielles mais l’excès de choses matérielles. Nous constituons 5% de la population du globe et nous consommons 25% des ressources du monde. Lorsque le peuple d’Israël accumulait de la manne en excès, celle-ci pourrissait (Ex 16,13-21).

Comment perpétuons-nous le mensonge selon lequel la vie en abondance, c’est la prospérité et l’excédent des biens matériels, quel qu’en soit le coût pour notre prochain ? Nous qui avons suffisamment de pain, et plus que suffisamment, comment changer de comportement : au lieu de vouloir toujours plus de «pain», avoir une profonde faim du pain de vie ? Comment le fait d’être nourris du pain de vie se répercute-t-il sur ce que nous faisons pour le pain quotidien – pas seulement le nôtre mais aussi celui de notre prochain ? Qu’est-ce qui est véritablement suffisant pour qu’il y ait la vie en abondance ?

L’eau vive (Jn 4,1-26)

Il est maintenant admis que l’eau propre, potable, est un don miraculeux en soi et de soi, mais certaines personnes y voient aussi un produit commercial qu’il s’agit de vendre, plutôt que d’un droit pour toutes et tous. Cette eau est en train de devenir un facteur important de nombreux conflits armés dans le monde entier. Avec les changements climatiques, cette ressource autrefois abondante devient rare et inaccessible pour celles et ceux qui en dépendent.

Comment l’eau vive qui nous est offerte par Christ nous aide-t-elle à résoudre les problèmes toujours plus graves de l’accès à de l’eau propre et potable ?

En tant que disciples, nous sommes appelé(e)s à être des sources de cette eau vive, pour apporter les dons de Dieu à celles et ceux qui en ont soif (Jn 4,14).

Comment pouvons-nous – en tant qu’individus, en tant qu’Églises, en tant que Communion et en tant que Corps du Christ dans le monde – vivre ensemble notre vocation à être des sources d’eau vive ?

L’eau occupe une place centrale dans notre rite d’entrée dans la famille chrétienne : le Saint Baptême.

Comment le fait d’être lavé(e)s dans les eaux vivifiantes du baptême révèle-t-il clairement notre soif humaine et notre inéluctable besoin d’être renouvelé(e)s par Dieu, en même temps qu’il nous donne la force et la volonté de susciter ce renouveau ?

Le pain de vie (Jn 6, 1-71)

« On est ce que l’on mange », dit-on couramment en Amérique du Nord, et cela nous rappelle que notre santé physique dépend de la qualité de la nourriture que nous donnons à notre corps. « Prêchez l’Évangile en tout temps et utilisez des mots quand cela est nécessaire. » Dans cette phrase souvent citée, saint François nous rappelle que ce que nous faisons communique fortement ce que nous croyons. Des signes physiques et tangibles – par exemple notre nourriture et notre comportement – peuvent indiquer très clairement où nous plaçons véritablement notre confiance. Les messages insistants qui ont fini par déboucher sur la super-récession au niveau mondial nous ont amené(e)s à croire à tort que « plus, c’est mieux » – consommer plus, acheter plus, vendre plus, prendre plus, garder plus, manger plus. Quand va-t-on dire : « C’est assez » ? Reconnaissant que, comme les premiers disciples, nous sommes parfois lent(e)s à comprendre, Jésus est très clair : « C’est moi qui suis (egw eimi (ego eimi) le pain de vie » (Jean 6, 35).

Nous qui avons trop de pain quotidien, comment pouvons-nous paraître satisfait(e)s alors que nos sœurs et frères dans la Communion, les créatures bien-aimées de Dieu, créées à l’image de Dieu, n’en ont pas ? Que pouvons-nous apprendre les un(e)s des autres à propos de ce qui est suffisant ? Quelles sont les pratiques qui, dans notre vie et dans nos communautés, nous aident à demeurer dans le pain de vie ? Quelles sont les pratiques qui nous en empêchent ? Comment le fait de recevoir le pain de vie, le Seigneur Jésus lui-même, notre seul hôte à la table de la Sainte Communion, nous aide-t-il à affronter ces questions ?

La nuit où Jésus marcha sur la mer (Jn 6,16-21)

Les ténèbres sont profondes, le vent souffle en tempête, la houle est forte, l’avenir est incertain – et pourtant Jésus, présence de Dieu parmi nous et dans le monde, est avec nous : «C’est moi» (egw eimi (ego eimi)), dit-il. Emmanuel, Dieu est avec nous. Nous sommes toutes et tous – nous les enfants bien-aimés de Dieu – littéralement sur le même bateau, quelles que soient nos différences et divergences, parce que c’est lui, l’Unique, qui demeure en nous et avec nous.

Le fait que Dieu est avec nous : qu’est-ce que cela change pour votre vie ? Pour la communauté dans laquelle vous vivez ? Pour le monde ? Pour la Communion ?

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