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© FLM/A. Danielsson

La demande de pardon aux mennonites | Les délégué(e)s réagissent

Selon vous, quelle signification a la démarche auprès des mennonites pour votre Église ? Et pour le mouvement œcuménique ?

Une nouvelle voie pour le ministère

Évêque Susan Johnson © FLM/Ratna Leak

Évêque Susan Johnson, Église évangélique luthérienne au Canada

En ce qui concerne mon Église, au Canada, nous avons le programme d’étude et d’action « Seeds of Hope » (Graines d’espoir) qui rassemble des assemblées de fidèles luthérien(ne)s et mennonites, pour partager sur leur histoire commune, sur cette demande de pardon et ce que cela implique. Nous allons continuer le rapprochement entre nos deux communautés et trouver des moyens de poursuivre sur la lignée de la demande de pardon.

Nous, luthérien(ne)s et mennonites, avons travaillé ensemble pendant des années, pour la défense des droits, la paix et la justice, l’entraide et le développement. Maintenant, nous espérons que cela va ouvrir une nouvelle voie à la mission et au ministère.

En ce qui concerne le mouvement œcuménique, chaque fois qu’une démarche est réalisée pour la guérison et le rapprochement au sein du corps de Jésus, elle se diffuse dans le corps entier. Ainsi, nous espérons que cela va nous aider à travailler pour l’unité du corps au Canada et que cette demande de pardon va constituer un modèle et une invitation.

Défini(e)s par la tradition

Asbjørn Hyldgård © FLM/Ratna Leak

Ashbjoen Hyldgaard, Église évangélique luthérienne nationale du Danemark

En ce qui concerne le mouvement œcuménique, il est difficile de s’identifier à ce que nos ancêtres ont fait, spécialement pour nous au Danemark, où nos actions actuelles sont très différentes.

D’autre part, la tradition nous définit en partie. Personnellement, je m’identifie au passé. Lorsque nous avons une tradition, il n’est pas possible de se rattacher seulement aux bons éléments. Nous devons l’accepter, avec ses bons et mauvais composants. Ainsi, la demande de pardon aux mennonites prend tout son sens. Cela fait partie de notre tradition, que nous devons connaître, et cela la fait ressurgir.

Encourager la poursuite du dialogue

Pasteur Sumiyuki Watanabe © FLM/Ratna Leak

Pasteur Sumiyuki Watanabe, président de l’Église évangélique luthérienne du Japon

En ce qui concerne le mouvement œcuménique, cela va encourager la poursuite du travail entre les catholiques et les luthérien(ne)s sur la Déclaration commune sur la Doctrine de la Justification. Les deux parties pensaient avoir entièrement raison, et maintenant nous parvenons à un accord.

Ainsi, cette démarche signifie que nous, les luthérien(ne)s, devons poursuivre le dialogue avec les autres sur des sujets de vérité absolue. Nous ne devons pas dire que nous avons tort, mais trouver un accord à 50 %.

Durant la deuxième guerre mondiale, le Japon a été la cible d’une bombe atomique. Une telle attaque peut engendrer un terrible sentiment d’être victime et sembler justifier le ressenti à l’égard de ceux qui ont commis cette atrocité. Les Japonai(se)s ne doivent pas se raccrocher à cela mais plutôt s’attacher à travailler pour la paix de façon active. C’est ce à quoi le Japon travaille depuis 60 ans.

« Balle de match »

Martin Igancio Diaz © FLM/Ratna Leak

Martin Igancio Diaz, Église luthérienne du Salvador

En ce qui concerne le mouvement œcuménique, cela constitue une « balle de match » pour le travail œcuménique avec les autres chrétien(ne)s. C’est une porte ouverte à un nouveau début pour l’œcuménisme dans nos régions. Les Églises à échelle locale comme celles à grande échelle devraient agir comme la FLM, car voilà ce qu’est la vraie communion des Églises luthériennes. Je pense que cela représente une étape importante pour notre communauté.

Nous devons également développer le travail avec les autres religions. Par exemple, dans notre pays, nous collaborons avec les musulmans. Cela est très important dans la vie de l’Église.

La réconciliation : voilà le sens qu’a notre Église

Margaret Hansen © FLM/Ratna Leak

Margaret Hansen, Église luthérienne évangélique dans le République de Namibie

Cette demande de pardon est très importante pour mon Église car elle concerne la réconciliation, et voilà précisément le sens qu’a notre Église. Nous avons travaillé pour la réconciliation et la paix en Namibie avant et après l’indépendance. Nous sommes une Église œcuménique, et notre évêque est le président du Conseil des Églises de Namibie.

Par rapport au mouvement œcuménique, je voudrais dire que la réconciliation est la mission même de l’Église. Par conséquent, cette réconciliation va encourager toutes les Églises de la communion luthérienne et d’autres Églises à se réconcilier et à avancer ensemble, sur un nouveau chemin.

L’Église toute entière doit reconnaître ses erreurs

Ulrike Link-Wieczonk, Église évangélique luthérienne de Bavière

En ce qui concerne mon Église : Pour moi personnellement, il a été très impressionnant que les liturgies montrent les erreurs théologiques des réformateurs, que cela n’était pas seulement historique. Ces erreurs doivent leur être reprochées.

Eu sein de l’Église luthérienne, nous avons souvent l’impression que Luther est pratiquement considéré comme un saint – presque comme s’il était présent dans tout : dans nos repas et même notre sommeil. Aussi j’ai trouvé important que ce soit une confession de culpabilité de l’Église elle-même et non pas seulement des individus. Je suis impressionnée par la structure spirituelle du culte et des célébrations.

J’ai déjà entendu des pasteur(e)s et des évêques dire ici qu’ils/elles aimeraient reproduire ce type de célébrations dans leurs paroisses. Il est important de développer cela dans les Églises à échelle locale.

En ce qui concerne le mouvement œcuménique, cette démarche est utile et vaut la peine, car reconnaître ses torts a de l’importance dans de nombreux domaines de l’Église qui ont été entravés par de tels évènements. Ces évènements d’Église marquent peut-être encore plus durablement les mémoires que le reste des évènements historiques.

Un cas similaire a eu lieu à Constantinople au IVè siècle lorsque les croisés ont tué d’autres chrétiens. Il existe toujours des tensions entre les Églises catholique et orthodoxe à cause de cela. Voilà pourquoi je pense que faire l’expérience de cette demande de pardon ici à Stuttgart nous aide tous, pour faire de même dans nos paroisses.

Une voix prophétique dans cet élan

Évêque Melvin Jimenez Marin © FLM/Ratna Leak

Évêque Melvin Jiménez, Église luthérienne du Costa Rica

Cette demande de pardon signifie pour mon Église qu’il est temps de trouver un nouvel élan. Nous sommes en de bons termes avec les mennonites, mais il est capital de témoigner auprès des autres Églises et de la société que les différentes Églises chrétiennes peuvent travailler ensemble. C’est nouveau pour le Costa Rica, mais d’une telle importance !

En ce qui concerne le mouvement œcuménique, cette démarche manifeste que les chrétien(ne)s travaillent ensemble et mettent de côté les éléments du passé pour s’atteler à des questions d’une importance bien plus grande telles que la justice sociale, la pauvreté et le changement climatique. Cet élan est une voix prophétique.

Mettre en pratique la doctrine luthérienne de la grâce

Evêque Solomon Rajah © FLM/Ratna Leak

Évêque Solomon Rajah, Église évangélique luthérienne de Malaisie

En ce qui concerne mon Église, je pense qu’il est bon et important que nous demandions pardon. Il n’est jamais acceptable de persécuter un autre groupe. Au lieu de cela, nous devons apprendre à tolérer et comprendre les autres et à ne jamais employer la violence. Personne ne devrait faire violence à son voisin.

Il s’agit d’une étape capitale pour les luthérien(ne)s. Il est répandu depuis longtemps dans l’Église que, lorsque nous avons fait quelque chose de mal ou allant contre la vie, nous devons pardonner et demander pardon.

Nous mettons en pratique notre doctrine luthérienne de la grâce. Traduire la théologie luthérienne par des actes prouve aux autres chrétien(ne)s que les luthérien(ne)s reconnaissent leurs torts et vont de l’avant.

Dans une perspective asiatique, la démarche entreprise par nos frères et sœurs européen(ne)s est très belle. En Asie, nos relations avec les hindous et les musulmans ont également été difficiles, mais nous n’avons pas recouru à la violence.

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