Women and men together make the body of Christ whole, as three strands are needed to make a braid -- "a threefold cord [that] is not quickly broken" (Ecclesiastes 4:12). Helping illustrate this verse is Heidrun Tobler, Evangelical Lutheran Church in Southern Africa (Natal-Transvaal), during the women's report at the LWF Eleventh Assembly. © FLM/Erick Coll

23.07.2010

Les femmes luttent contre les maux du monde

La délégation des femmes à pris la parole devant l’Assemblée de la FLM

STUTTGART, Allemagne, 23 juillet 2010 (LWI) – La place des femmes dans les instances de décision des Églises et civiles, le trafic de personnes et l’inégale distribution des ressources alimentaires ; tels étaient quelques-uns des enjeux pointés par les femmes lors de la onzième Assemblée de la Fédération luthérienne mondiale (FLM).

Les femmes ont attendu à l’extérieur de la salle plénière, laissant ainsi la moitié des chaises vides. Puis elles sont entrées en musique avant de proclamer : « Nous sommes le corps du Christ : mères, sœurs, filles, amies, professionnelles et travailleuses, éducatrices et étudiantes, clercs et laïques, privilégiées et opprimées, suiveuses et dirigeantes. Nous sommes des femmes ! »

Trafic de personnes

Plus de 27 millions de personnes dans le monde – principalement des femmes et des enfants – sont victimes de trafic, dans leur pays ou à l’étranger. Dans « nos propres arrière-cours » des personnes sont exploitées et sont forcées à travailler pour des salaires faibles, voire pas de salaire du tout. Elitha Moy, pasteure de l’Église évangélique luthérienne du Zimbabwe, a ainsi témoigné devant les délégués : « Aujourd’hui au Zimbabwe, une mère donnera sa fille à un ami qui promet de la nourrir, l’habiller et l’éduquer. La fille sera forcée à regarder des vidéos porno pour apprendre la prostitution et sera envoyée à Zanzibar et de là dans un autre pays. Dans ce pays, elle et les enfants qu’on l’obligera à porter seront convertis de forces pour augmenter la population de la religion locale. Dès qu’elle ne pourra plus porter d’enfants, elle sera abattue ou empoisonnée. »

Le trafic de personnes est à l’opposé de l’hospitalité – qui en soi représente une forme de spiritualité, à la manière dont Dieu accueille – et de la solidarité manifestée à l’égard des étrangers. Les femmes demandent donc à l’Assemblée de s’engager dans des programmes de sensibilisation et de défense des droits des personnes exploitées et de développer des stratégies pour mettre fin au trafic de personnes.

La participation des femmes aux instances de direction des Églises et civiles

La « pleine participation des femmes et des hommes ensemble à la vie de l’Église » est le prolongement de la Réformation et de la transformation de l’Église qu’elle a engendrée. Mais cela n’est pas encore entendu dans toutes les Églises : certaines Églises membres de la FLM n’ordonnent pas les femmes au ministère pastoral. La présidente de la Fédération des Églises évangéliques luthériennes de Suisse et du Liechtenstein, Dagmar Magold, voit ainsi qu’on évalue souvent son ministère pastoral à l’aune de « ce qu’un homme aurait fait. » Rappelant que certaines Églises refusent le ministère des femmes, elle a souligné que les arguments apportés n’étaient pas d’ordre théologique mais plus souvent culturel ou traditionnel.

La délégation des femmes a appelé les Églises membres à adopter des politiques visant à promouvoir des femmes à des responsabilités aussi bien laïques que pastorales. Elles ont plus particulièrement appelé les Églises qui refusent l’ordination aux femmes « à considérer instamment les effets que produisent l’inaction et le refus dans ce domaine sur celles qui sont exclues de la réalisation de ce à quoi elles se sentent appelées par Dieu. »

Les Églises ont conclu : « l’Église dans son ensemble fait l’expérience de la douleur de l’exclusion et du gâchis des dons de Dieu. »

La sécurité alimentaire

Elitha Moy a déclaré : « La pauvreté a le visage d’une femme ! » Un gouffre sépare ceux qui ont faim et sont démunis et ceux qui consomment trop. La délégation des femmes a pressé les Églises membres à s’engager dans des campagnes auprès des gouvernements en faveur de la « justice alimentaire pour tous ». Elles ont également demandé à la FLM de coordonner les efforts des unes et des autres, ainsi qu’avec ceux de la société civile, afin d’atteindre l’objectif « d’une souveraineté alimentaire à l’échelle de la planète. »

En déroulant une pièce de tissu sur la table, les six femmes présentes à la tribune ont annoncé que celle-ci « disposait et préparait la table » pour le partage du pain quotidien. Annika Laats, pasteure de l’Église évangélique luthérienne d’Estonie, a ainsi expliqué que de la même manière : « la communauté luthérienne est appelé à devenir une table disposée et préparée pour la transformation du monde. » (729 mots)