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Mennonite World Conference President Danisa Ndlovu of Zimbabwe says Mennonites are committed to the long-term process of telling and reshaping the story of Lutheran-Mennonite relations. © LWF/Erick Coll

23.07.2010

« Nous pouvons toujours voir les blessures, mais elles sont guéries »

La demande officielle de pardon des luthériens aux mennonites va profondément changer les relations

STUTTGART, Allemagne, 23 juillet 2010 (LWI) – « Il y a eu un sentiment naturel au sein de la communauté mennonite à se considérer comme des victimes. Mais le sentiment dominant parmi les mennonites qui ont participé à la célébration d’hier est un sentiment de gratitude pour ce que les luthérien(e)s ont fait. Cela changera les mentalités et cela changera le futur. » Pour le pasteur Larry Miller, secrétaire général de la Conférence mennonite mondiale (CMM), la demande officielle de pardon des luthériens va profondément et durablement faire évoluer la conception que les uns et les autres ont d’eux-mêmes et de leur identité.

C’est au cours de leur onzième Assemblée au sein de la Fédération luthérienne mondiale (FLM) que les 145 Églises membres de l’organisation ont officiellement demandé pardon aux anabaptistes et mennonites pour les condamnations et persécutions à leur égard depuis les anathèmes prononcés dans les confessions de foi luthériennes du XVIe siècle.

Réunis à Stuttgart du 20 au 27 juillet pour cette Assemblée constituant l’organe de décision le plus élevé de la FLM, les 1000 participants ont chaleureusement accueilli et approuvé la décision n°12 invitant les Églises membres de la FLM à entrer dans un nouveau rapport à l’histoire passée et, en particulier, dans la manière de présenter le mouvement anabaptiste et mennonite, souvent qualifié « d’extrémiste » dans l’histoire de la Réformation du XVIe siècle.

Revenant, en conférence de presse, sur ce qui constitue les éléments d’une identité anabaptiste (Église de professants, communauté de partage étroit – y compris économique, insistance sur la non-violence et engagement pour la paix), Larry Miller a souligné que cette identité est encore fortement marquée par la conscience d’un martyr : « Nous avons vécu avec le Miroir des martyrs, publié aux Pays-Bas en 1660 et qui constitue une somme sur les martyrs mennonites de 1530 à 1660. Nous devrions maintenant y ajouter, sur chaque page où les luthériens ont été persécuteurs des anabaptistes : "ils ont demandé pardon et nous avons pardonné". »

Interrogé sur la question de savoir si leur nationalité zimbabwéenne commune avait aidé l’avancement du dialogue entre les deux confessions, Ishmael Noko, secrétaire général de la FLM, et Danisa Ndvolu, président de la CMM, ont tout deux répondu que cela n’avait pas eu d’impact. Noko a cependant ajouté : « Ma mère était de tradition mennonite avant son mariage avec mon père. Cette histoire est celle d’histoires humaines. » (423 mots)

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