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© FLM/Erick Coll

27.07.2010

« J’ai appris à m’accrocher aux valeurs »

Grandir sous la dictature chilienne a modelé la vision que le Secrétaire général élu a de la FLM

STUTTGART, Allemagne, 26 juillet 2010 – Grandir au Chili sous une dictature militaire et souffrir des pertes conséquentes de liberté « ont profondément façonné » les valeurs du prochain Secrétaire général de la Fédération luthérienne mondiale (FLM). Dans son discours adressé à la onzième Assemblée de la FLM aujourd’hui, le pasteur Martin Junge a témoigné que pendant sa jeunesse, il « a appris à s’accrocher aux valeurs – la justice, la dignité humaine, la non violence, la tolérance – que le contexte politique et social contredisait presque quotidiennement. »

Martin Junge a expliqué que les paroles reçues dans son Église à cette époque ont renforcé ces valeurs chez les fidèles, ont fait grandir en eux l’espérance, les ont aidé à développer « cette obstination évangélique qui mène à la résistance créative », et ont libéré en eux l’énergie nécessaire pour « venir en aide à leurs voisins qui souffraient de la persécution, de la faim, la maladie et de la privation de leurs droits. »

L’histoire de son parcours de foi révèle qu’il comprend la mission de l’Église comme un tout, a-t-il indiqué. « Je pense que la proclamation, la diaconie et la présence prophétique au sein de la société (par la défense des droits) sont intimement liées. Elles s’influencent de façon réciproque dans un processus de transformation. »

Illustrant cela, il a poussé l’Assemblée à se demander quel sens aurait la défense des droits si en même temps on proclamait dans les Églises luthériennes la mauvaise nouvelle selon laquelle les êtres humains sont d’infâmes pécheurs ne méritant que d’être sévèrement punis.

« Quel sens cela aurait-il, a-t-il ajouté, de nourrir les nécessiteux par la diaconie et ensuite de dresser des barrières autour de la table du Seigneur, faisant de la communion le privilège de certain(e)s ? Quel sens aurait la proclamation de l’Évangile libérateur de Jésus-Christ, qui s’est fait l’un des nôtres afin de manifester la solidarité et la compassion de Dieu, si cet évangile n’engendre pas en nous la solidarité et la compassion pour les autres ? »

Il doit y avoir une cohérence, et également un solide équilibre, entre ces trois dimensions de la mission holistique, a déclaré M. Junge. Réaliser cette cohérence et cet équilibre « sera une des tâches de la FLM dans les années à venir. »

Une orientation en trois points clefs

Il a exposé devant l’Assemblée que trois aspects de la nature de la FLM orienteraient son service en tant que Secrétaire général. Tout d’abord, la nature polycentrique de la FLM, c’est-à-dire l’existence de plusieurs centres dans la Fédération, et non un seul. « La FLM est présente dans le monde entier », a-t-il expliqué. Chaque Église membre apporte quelque chose de précieux. « Il n’est aucune Église dans cette communion qui n’ait quelque chose à donner. De même qu’il n’en est aucune qui n’ait besoin de recevoir. » Il a poussé les Églises membres à « faire circuler et [à] partager » leurs compétences, leur expérience et leurs connaissances.

Le deuxième concept est celui de dialogue ‘transcontextuel’. Le futur Secrétaire général a indiqué que ce terme exprime le fait que, à l’heure où les êtres humains se trouvent de plus en plus interconnectés grâce aux divers moyens de communication, ils n’ont pas appris à vivre en voisins. Les Églises doivent être « contextuelles » et « répondre aux conversations, aux défis, aux besoins et aux questions, qui sont identifiées à échelle locale. »

Ce type d’engagement actif et de contribution aux « questions plus vastes de notre environnement de vie » est également un excellent point de départ pour les échanges interreligieux, avec un accent particulier sur la diapraxis.

L’inclusivité est le dernier concept qui va « tracer le chemin » par lequel Martin Junge va servir la communion. Notant qu’au cours des années des avancements ont été réalisés pour inclure les femmes et les jeunes de façon plus active et intentionnelle dans la vie et le système de prise de décision de la FLM, il a précisé qu’il « nous reste du travail. »

« Nous avons des quotas, mais nous avons souvent des difficultés à les atteindre » et les décisions prises au cours d’une Assemblée ne sont pas forcément appliquées à échelle locale. Mais même lorsque les quotas sont atteints, cela n’est pas suffisant, a pointé M. Junge. Car il se peut qu’atteindre les quotas « garantisse la présence, mais pas forcément la participation. »

La FLM a besoin d’être transformée par le pouvoir que les femmes et les jeunes apportent à la communion mondiale, a dit le Secrétaire général élu. « Il est temps que nous, les hommes, nous impliquions pour rendre nos Églises et la communion plus inclusives. »

« La grâce trouve toujours son chemin pour rejoindre le prochain »

M. Junge a mis l’accent sur le fait que la grâce a deux dimensions ; l’une verticale, l’autre horizontale. La dimension verticale est celle de la grâce qui nous vient de Dieu, « semblable au soleil levant ». La dimension horizontale de la grâce nous pousse à servir les autres. « La grâce ne vit pas enfermée dans des individus. La grâce va toujours trouver son chemin pour rejoindre le prochain. Une grâce que l’on confinerait à soi-même, une grâce que l’on garderait égoïstement et que l’on défendrait jalousement des autres, disparaîtra comme la manne du désert. »

« L’ordre économique existant est totalement injuste, une profonde expression du péché, car il prive des millions d’être humains de leurs droits et même de leur vie. » Évoquant la faim, les enfants soldats, le VIH et le changement climatique comme n’étant que quelques-unes des douleurs du monde pour lesquelles la FLM est appelée à agir, M. Junge a dit que les changements nécessaires pour prendre soin de nos prochains sont « d’une nature profondément spirituelle ».

Nous, luthériennes et luthériens, tenons à cette insistance théologique sur la grâce, telle qu’elle a été révélée en Jésus-Christ, en l’incarnation, a-t-il poursuivi. « Jésus-Christ est venu au milieu de ce monde… et nous sommes pris dans le mouvement de Dieu vers le monde. » Puisque Dieu, par Jésus-Christ, nous a donné un témoignage si fort de son amour pour le monde, « nous aussi, nous comprenons que nous sommes appelés non seulement à vivre dans le monde, mais à l’aimer et à aimer notre prochain. »

La réforme appartient au corps tout entier du Christ

Le futur Secrétaire général a annoncé qu’il proposerait que la FLM tienne sa prochaine Assemblée en 2017, en faisant ainsi un évènement marquant le 500è anniversaire de la Réforme. « La FLM se doit de célébrer cet anniversaire de façon spéciale », a-t-il dit, ajoutant que cela doit être un évènement œcuménique. « La Réforme luthérienne n’appartient pas exclusivement aux Églises luthériennes. Elle appartient à de nombreuses autres Églises. » Elle se veut une contribution au Corps du Christ tout entier, et voilà comment nous devons la commémorer, a-t-il poursuivit. (1190 words)

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