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La dette illégitime | commentaires des participant(e)s

Comment votre Église réagit-elle à la question de la dette illégitime? Pourquoi la dette illégitime est-elle une question en rapport avec le « pain quotidien », au sujet de laquelle l’Église devrait agir?

Pasteure Martina Helmer-Pham Xuan, Mission évangélique luthérienne en Basse-Saxe, conseillère


Comment ? Mon Église est plus ou moins consciente de ce problème et a lancé quelques campagnes à ce sujet, mais il n’en est pas souvent question dans nos réunions. Nous en avons conscience mais nous n’en parlons pas. J’ai été réellement choquée de découvrir que les luthériens se soucient depuis longtemps de ce problème.

Lorsque le Fonds monétaire international (FMI) a remis la dette du Brésil, nous en avons été très contents, mais dans nos Églises, cette réaction n’est pas parvenue jusqu’à la base. Les gens pensent que c’est un problème laïc, alors qu’il nous concerne tous. Certaines personnes qui avaient des opinions extrémistes dans les années 1960 ne voient tout simplement pas le rapport, mais nous sommes tous touchés.

Pourquoi ? Il nous faut des renseignements précis sur cette question, qui nous semble lointaine à cause de la complexité financière et de la masse de données. Il est important que les gens sachent que nos pasteurs collaborent avec le FMI et d’autres organisations du même genre depuis 30 ans, et que ces problèmes touchent nos frères et nos sœurs du monde entier.

Pour les paroisses, il est très important d’en savoir davantage au sujet de la dette illégitime pour mieux comprendre la question. A long terme, le point de vue des gens va changer.

© FLM/Ratna Leak

Gunstein Instefjord, Église de Norvège, délégué


Comment ? Grâce aux organisations spécialisées de notre Église et avec le soutien de certaines autres Églises, nous avons lancé en Norvège des campagnes consacrées à la dette illégitime. Dans ce pays, la question de cette dette a surgi à la suite d’une crise dans la construction navale: le gouvernement a essayé de sauver l’industrie nationale de construction navale en vendant des navires à des pays en développement, bien que ces derniers aient déjà eu de graves problèmes d’endettement.

En 2006, l’Église et un groupe de jeunes appelé « acteurs du changement » (changemakers) ont commencé à faire campagne pour s’opposer à ces pratiques. Peu après, la Norvège a remis toutes les dettes en rapport avec cette opération et le gouvernement a reconnu qu’il était « coresponsable ». À ce jour, la Norvège est l’unique pays à avoir admis sa coresponsabilité: quand vous donnez de l’argent à quelqu’un, cela entraîne une responsabilité de votre part.

Pourquoi ? C’est l’évidence même. Prenons un exemple simple: si les Philippines, l’Argentine et d’autres pays veulent rembourser les prêts accordés par le passé à leurs dictateurs – et utilisés pour opprimer les populations – c’est autant d’argent qui sera perdu pour assurer la nourriture, les soins médicaux et l’éducation.

Si vous prêtez de l’argent à un dictateur qui opprime son peuple, n’attendez pas de celui-ci qu’il rembourse cette dette.

De nos jours, nous sommes témoins de situations où les jeunes démocraties doivent rembourser des prêts qui n’ont jamais rien eu d’éthique, au détriment des possibilités de développement de ces pays.

© FLM/Ratna Leak

Pasteure Meghan Johnston Aelabouni, Église évangélique luthérienne d’Amérique, déléguée


Comment ? Au niveau national, notre Église, par l’entremise de ses organisations et bureaux, doit s’opposer à la dette illégitime, étant donné que les États-Unis jouent un rôle prépondérant dans ce domaine.

Au niveau local, en tant que pasteure de ma paroisse, il s’agit tout d’abord de faire comprendre aux fidèles que la dette illégitime est un problème important. Ensuite, les gens doivent prendre conscience qu’ils peuvent se faire entendre dans le cadre général de leur Église, car nombreux sont ceux qui ne pensent pas vraiment pouvoir s’engager.

Pour beaucoup, cette démarche est difficile, parce qu’on leur a toujours affirmé que les Églises ne doivent pas se mêler de ce qu’on considère comme des questions politiques. En période de crise économique, ils se tournent plutôt vers le pouvoir laïc.

Mais dans la perspective chrétienne, cette dette nous touche tous; elle touche nos sœurs et nos frères en Christ de tous les pays et a des conséquences pour tous nos concitoyens.

Pourquoi ? Ce matin, dans une paroisse allemande, j’ai prêché sur le pain quotidien. Cela peut être une question complexe, car souvent nous ne voyons pas le rapport entre les ressources matérielles nécessaires à notre existence et l’ensemble du système économique. Or ce système peut cesser de fonctionner, ce qui prive les gens de leur pain quotidien.

La dette illégitime montre comment les péchés de nos prédécesseurs retombent sur les générations à venir. Mais nous demandons pardon et nous pardonnons.

Souvenons-nous aussi que si nous accordons des dons aux autres avant de les exploiter, ce ne sont plus des dons. Nous ne pouvons pas accorder des dons à des personnes pour ensuite les exploiter à notre profit. Lorsque nous prenons aux autres pour avoir trop nous-mêmes, c’est aussi un problème en rapport avec le pain quotidien.

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